noctambule

Ce n'est pas toujours évident de vivre avec quelqu'un qui est du matin quand on est du soir:

Trop souvent, les débats plus ou moins polémiques que l'on entreprend le samedi soir en se couchant  (que fait-on l'été prochain/dans 10 ans) se transforment en monologues pathétiques  ("hein! tu dors! tu t'endors alors que je te dévoile mes pensées les plus intimes! je ne peux pas être avec quelqu'un qui s'endort quand je lui parle!   [pause dramatique]   ah c'est tout ce que ça te fait! puisque c'est comme ça je vais m'installer sur le canapé! très bien j'y vais! je compte jusqu'à 10! c'est ta dernière chance!") 

Et trop souvent, on se fait tirer du sommeil à 8h tapantes le dimanche matin par: des bruissements de journal qu'on plie, déplie et replie frénétiquement, des gigotements de type danse de saint guy, des pichenettes savamment appliquées, ou des questions rhétoriques du style "tu dors encore grosse marmotte?"

Mais ce décalage me rend aussi de fiers services:

Par exemple lorsque martin rentre du bureau à 2h du matin, alors que je suis en train de zoner sur mon blog, de me faire les ongles, d'écrire passionnément dans mon journal,  d'essayer des tenues de bureau, de cirer mes chaussures, de lire la biographie de kurt cobain, de trier mes sous-vêtements, de tricoter, ou de faire des listes diverses et des projets variés.  Dès que j'entends ses pas dans l'escalier, je me sens comme une gamine surprise en train de lire à la lampe de poche sous sa couette, et je me couche derechef. Ce qui me permet donc de ne pas passer toute la nuit à chercher de nouvelles activités absurdes et/ou inutiles (exemple patent:  il est 01h35;  martin n'est toujours pas rentré; après avoir posté ce message, j'envisage donc de lire hedda gabler, de m'enduire de crème, ou de ranger la salle de bain).

Et surtout, surtout, le fait de ne pas avoir tout à fait le même rythme que ma moitié d'orange me fournit une excuse imparable lorsque les théories financières complexes qu'il m'expose en général en sortant de sa douche, vers 7h50 du matin, ne s'impriment pas dans mon cerveau:  "mais comment veux-tu que je retienne ça, je dormais à poings fermés!"

Comments

[Manfred]

héhé, bien amusant ce post